Comme j’aurais pu aimer ce livre, si son message politique, véhiculé sans nuances et discernement, ne m'avait pas autant dérangée.
Il était dans ma PAL (pile à lire) depuis sa sortie, il y aura un an. Je me le réservais avec gourmandise comme on se réserve le meilleur morceau pour la fin, avec une patience infinie, devinant l’excellent moment que je passerai avec lui.
Car j’ai tout lu de Marion Brunet laquelle, dans ses histoires, s’attache aux précaires et aux marginaux, même ses romans pour adolescents. « Vanda », (pour adultes) étant mon roman de prédilection. Cette auteure a donc jusqu’ici fait partie de mes favoris.
Dans « Nos armes », l’écriture intense qui a fait mon plaisir est toujours là, la narration aussi, bien menée pour décrire cette jeunesse en rupture, révoltée jusqu'à l'os contre le système et qui ne souhaite qu'une chose, renverser le pouvoir.
… sauf que.
Ici, les policiers sont pris pour cibles du début à la fin, méprisés, critiqués, jugés bons uniquement à fracasser les gilets jaunes et les jeunes assoiffés de justice.
Idem pour la détention. S’il y a bien à redire sur notre dispositif carcéral, les matonnes de ce récit se révèlent des gardes-chiourmes sans humanité. On comprend vite le message franchement haineux et irresponsable qu’a voulu faire passer l’auteur : tout le monde, de l’autre côté de l’illégalité, est un gros méchant.
Bien sûr, on pourrait se dire qu’il ne s’agit là que d’un roman et sa libre expression. Mais il est dit dans les salons littéraires que Marion Brunet ne se cacherait pas pour proclamer qu’elle ne voit rien de positif à dire sur les policiers et qu’elle préfèrerait « les tuer dans ses livres ».
Applaudissements.
L’histoire d’amour se joue entre deux femmes (bienvenue dans le monde woke fiction de la culture). L’une abat un flic (tiens, si je m’attendais !), est incarcérée en enfer tandis que l’autre va trainer ses casseroles à Auroville, la cité indienne bien connue, paradis des utopistes.
Marion Brunet en romancière engagée trouve des excuses à une jeunesse paumée et exaltée qui va se brûler les ailes et payer les conséquences de ses mauvais choix accomplis à des moments donnés.
À la fois intimiste et universel, « Nos armes » nous interroge en permanence sur nos rapports avec les autres et sur ces orientations de vie que nous choisissons d’emprunter avec notre libre arbitre.
Bon livre, mais trop engagé pour moi.
Allez-y, envoyez-moi les foudres, car c'est la seule critique littéraire un peu négative à ce point de vue que vous pourrez lire dans les médias...
RESUMÉ :
1997. Mano et Axelle, étudiantes aussi passionnées que révoltées,
évoluent dans le milieu militant d’une ville de province. Exaltées par leurs
idéaux, entourées d’un groupe soudé, elles rêvent à un autre ordre social,
tout en laissant naître entre elles un amour fou. Jusqu’à ce qu’elles
participent à un braquage qui tourne mal. Alors que l’une descend un
policier et se retrouve condamnée à une longue peine de prison, l’autre
parvient à s’échapper. Aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, dans la
campagne française où elle a posé sa caravane, Mano attend,
bouleversée, car une femme la cherche. Est-ce la possibilité de
retrouvailles si longtemps rêvées ou le moment de solder les comptes ?
😂